Jean-François Drouin naît en 1812 à Ville-sur-Illon, dans les Vosges, où il apprend le métier de menuisier. En 1832, il est tiré au sort et doit intégrer le contingent. Il devient matelot sous le numéro de matricule 19100. Le 16 janvier 1837, il embarque à Toulon à bord de l'Hercule, un vaisseau de 100 canons commandé par le capitaine de vaisseau Casy. Le 4 aout 1837 commence une campagne qui s'achèvera à Brest le 10 juillet 1838 et qui conduira l'Hercule des côtes algériennes à la côte Est des Etats-Unis en passant par le Cap Vert, l'Ile de Gorée et, surtout,  par le Brésil, véritable but de l'expédition. Car cette campagne revêt un caractère diplomatique. A bord du vaisseau se trouve en effet le prince de Joinville (1818-1900) qui, en tant que simple officier de marine, n'a aucune autorité sur le navire mais en impose naturellement à chacun en tant que fils de Louis-Philippe.  Le jeune Jean-François Drouin, impressionné par la proximité du Prince, entreprend de rédiger un journal de son voyage qu'il intitulera Voyage de Monseigneur le Prince de Joinville dans les Indes Occidentales ou La campagne du vaisseau L'Hercule. Très circonstancié, son récit est un témoignage unique  des mœurs (baptême de l'équateur par exemple), manœuvres et fonctions d'un navire de guerre au début du XIXème siècle. Les festivités organisées à bord du vaisseau en l'honneur de l'empereur Pierre II du Brésil et de ses sœurs sont décrites avec force détails, de même que les contrées visitées et l'accueil fait au navire par les autochtones.

J'ai réalisé une édition critique rigoureuse du texte - lequel se présente sous forme d'un cahier manuscrit de 17x21 cm comportant 70 pages - accompagnée d'une introduction critique très fournie quant au fond et à la forme du document. Un glossaire et des cartes viennent étayer le tout ainsi qu'une confrontation du texte avec les Vieux souvenirs du Prince de Joinville, rédigés en 1894.

J'espère que ce projet  fera bientôt l'objet d'une publication.